LBS-CRIAEAU R3 : Pierre Leroux et les femmes : Le Féminisme de Pierre Leroux suite 9 recherches avancées Criaeau.org

24 Novembre 2020.

 » L’esprit d’aveuglement étend à nouveau sur la France, ses sombres ailes : Il appesantit les coeurs, il abat les volontés : tout est vacillant, inerte et morne. Les meilleurs perdent courage et les pires perdent honte. Cependant les signes prophétiques ne s’effacent point à l’horizon. Ils reparaissent, ils multiplient, ils tiennent en éveil l’âme du peuple. Une défaillance passagère du pays n’étonne ni sa foi ni sa constance. Refoulée dans les profondeurs, l’idée s’y étend et prend racine. La société qui se décompose fertilise à son insu la société qui germe. Pour aller moins vite que le désir, la sagesse des nations n’en fait pas moins sa tâche. La métamorphose s’accomplit : La Liberté et la Raison en ont le secret. Ouvrières immortelles d’une oeuvre divine, elles opèrent silencieusement, avec sureté, sans jamais suspendre leur travail, la transformation du monde.  » Qui a écrit cela ? Une Femme . ( Très certainement Pauline Roland, ndlr ) . Est in feminis aliquid divinioris mentis. Suivons donc l’inspiration de cette femme, en nous montrant meilleurs que ces meilleurs qui , selon elle, perdent courage.

Imitons plutôt ces ouvrières immortelles dont elle parle, imitant la Liberté et la Raison, qui ne suspendent jamais leur travail. (…) N’est-il pas évident, en effet, que la dissolution de toutes les vieilles croyances s’active dans une rapidité effrayante, tandis que faute d’une DOCTRINE GENERALE, les croyances nouvelles flottent dans le vague et l’incertitude ?

Soit donc cette Doctrine existe ( et j’affirme qu’elle existe et qu’elle se trouve dans ces écrits que vous voulez voir réimprimer ), il faut se presser de la mettre à la portée de tous, de tous ceux au moins qui cherchent le salut là où il faut le chercher, dans la Connaissance, dans la Science, dans la Vérité. C’est le moyen de hâter , autant qu’il nous est donné de le faire, la fin de cette crise morale d’où doit sortir l’Humanité nouvelle. « 

Pierre Leroux, introduction, page 8, à  » Oeuvre de Pierre Leroux, Société Typographique, Paris, 1850 « 

Oeuvres de Pierre Leroux (1825-1850)

Le féminisme de Pierre Leroux, Florilège

Ref.: 978-2-491485-02-3

« Il est une moitié de l‘humanité qui a toujours partagé jusqu‘ici le sort des parias, des esclaves, et des prolétaires, en ce sens qu‘elle a été, comme eux, dépouillée de son droit d‘égalité : ce sont les femmes. »

Le « philosophus hirsutus », Pierre Leroux (1797—1851), ami de George Sand, est l‘inventeur du mot « socialisme » en 1833. Il ne sépare pas, dans son œuvre volumineuse, la cause du peuple de celle des femmes. Loin de revendiquer la seule égalité des époux dans le mariage, il réclame pour toutes les femmes le droit au travail. Et même davantage : le droit de vote que, député sous la II° République, il propose à l‘Assemblée nationale en 1851, sous les rires et les huées de ses collègues. Il faudra attendre l‘Ordonnance de 1944 pour la reconnaissance de ce droit de suffrage aux Françaises.

Présentation et choix des textes par Armelle Le Bras-Chopard.

Armelle Le Bras-Chopard, professeur émérite des Universités, a été chargée de mission au ministère de l‘Éducation nationale pour l‘égalité des sexes dans l‘Enseignement supérieur. Elle a publié De l‘égalité dans la différence. Le socialisme de Pierre Leroux, et plusieurs ouvrages dont Le Zoo des philosophes (Prix Médicis essai en 2000) ainsi que divers travaux sur la question des femmes.

Le féminisme de Pierre Leroux,Florilège

 » Il est une moitié de l’humanité qui a toujours partagé jusqu’ici le sort des parias, des esclaves, et des prolétaires, en ce sens qu’elle a été, comme eux, dépouillée de son droit d’égal…

https://laguepine.fr/web/le-feminisme-de-pierre-leroux-florilege.html?fbclid=IwAR0eS3eABVeO4dXGxQ9zpiGBrmV4M1_qlNmUcH-oTIEmIhOyRmT1gan_uyE

Les femmes sénateurs – Sénat

LES FEMMES SENATEURS DEPUIS 1946 II – L’émergence du féminisme (la IIe République) Le mot « féminisme » apparaît vers 1830 ; il est attribué à Charles Fourier, chef de file d’un mouvement (le …

https://www.senat.fr/evenement/archives/D25/rep2.html?fbclid=IwAR1pEnWvArIoYeTo-rLymG0TzYivw6bK6VWY25XJ_YmgMpiTqGMP-QAGhhA

Le despote en se faisant despote devient esclave :

10 citations de Pierre Leroux – Ses plus belles pensées

10 citations les plus célèbres de Pierre Leroux issues de livres – paroles – discours et entretiens. Pour chaque citation, la source est donnée. L’esprit de Pierre Leroux à travers ses écrits,…

https://dicocitations.lemonde.fr/auteur/2688/Pierre_Leroux.php?fbclid=IwAR2g_AdGzbkjFuOctZjljbGUJgHYFfBbG3bmLbo0iVLKnpO1LVQHHcpNVMc

« Toute théorie qui voudrait se fonder sur le dévouement comme sur la formule la plus générale de la société, (qui regarderait comme mauvais tout acte individuel), et qui déduirait ensuite de cette formule des lois et des institutions qu’elle aurait l’espérance d’appliquer de force à la société, serait fausse et dangereuse » . Leroux est en cela le moins utopiste des penseurs attachés à la notion de solidarité. Il n’a dessiné les plans d’aucune cité idéale, et, au contraire, fait des mises en garde contre « l’esprit géométrique » appliqué à la politique , comme c’est le cas dans le Contrat social (ce qui ne l’empêchait pas d’aimer et d’admirer Rousseau) et virtuellement dans le marxisme et sa vision unilatérale de l’homme comme homo œconomicus.« 

http://www.revue-lebanquet.com/?p=1712

De l’individualisme et du socialisme selon Pierre Leroux et selon Tocqueville

Bruno Viard La triade Tocqueville-Leroux-Marx Longtemps, Sartre fut le champion de Marx, comme Raymond Aron celui de Tocqueville : cette opposition classique a survécu à l’effondrement des socié…

http://www.revue-lebanquet.com/?p=1712

Interdites depuis 1791 par les lois d’Allarde et Le Chapelier, on sait que les associations ne trouveront une légitimité qu’en 1881 et surtout en 1901. « Il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt inter­médiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation.» Ainsi parlait Le Chapelier, annulant non seulement les ordres (clergé et noblesse), mais aussi les confréries, corporations, compagnonnages, congré­gations, communautés, chapitres, universités, qui faisaient toute l’ancienne sociabilité — non sans privilèges et abus nombreux. Pendant la traversée du désert de cent dix ans qui allait suivre, l’association des travailleurs consti­tuait une hérésie par rapport au dogme quasi officiel de l’économie poli­tique. Le printemps 48 représente la seule oasis. Dans les années 1820 et 1830, l’association représente le besoin de reconstituer, dans une situation d’urgence, un lien social déchiré. Il exprime le réflexe d’autodéfense de la société en voie de pulvérisation, situation mortelle pour les plus faibles. « Prolétaires ouvriers, vous qui êtes pauvres et souffrants sur la terre, unis­sez-vous donc pour éviter le sort affreux qui vous menace », écrit par exemple l’avocat marseillais André en 1833 [cité dans Garone, 1975, p. 187]. Achille Leroux, frère de Pierre, lui fera écho dans la Revue indépendante en janvier 1842 : « A moi, prolétaires de toutes les nations ! »

Dès 1827, dans les colonnes du Globe, Leroux avait espéré « des sociétés de prévoyance et de secours mutuel » chez les ouvriers. En 1839, les typographes, corporation à laquelle il appartenait, parviennent, parmi les premiers, à créer une société de secours mutuel clandestine qui réussit en 1843 à négocier avec les maîtres imprimeurs un tarif unique, en contravention avec les dogmes de l’écono­mie classique. Cette société créa une caisse spéciale pour les grévistes, les chômeurs, les malades. Au printemps 1848, ces prémices du mouvement ouvrier trouvèrent dans l’éphémère Commission du Luxembourg pour les travailleurs (présidée par Louis Blanc, ami de Leroux qui y siégea en tant qu’expert) un début de reconnaissance (réduction du temps de travail, abolition du marchandage, arbitrage des conflits entre patrons et ouvriers, création d’associations de production et de secours mutuel contre la maladie, le chômage, la vieillesse, etc.). L’été 1848, Leroux participa à la discussion sur la constitution en proposant une représentation nationale qui distribuerait les députés selon une base corporative [cf Leroux, 1998, p. 441]. : http://ladecroissance.xyz/…/pierre-leroux-et-le…/

Pierre Leroux et le socialisme associatif de 1830 à 1848 – la Maison commune de la décroissance

Nous remercions Bruno Viard de nous autoriser à publier dans nos contributions des (F)Estives 2010 des objecteurs de croissance, cette étude publiée la première fois dans la Revue du MAUSS …

http://ladecroissance.xyz/2010/08/08/pierre-leroux-et-le-socialisme-associatif-de-1830-a-1848/

LE DÉPASSEMENT DE DEUX ENGAGEMENTS UNILATÉRAUX

La vision binoculaire acquise par Leroux à partir de 1832 est à ce point exemplaire qu’il vaut la peine d’en retracer la genèse. Dix ans plus tôt, à vingt-cinq ans, ce fils du peuple adhéra au carbonarisme qu’il qualifiera de « grande conspiration du libéralisme adolescent », pour lutter contre les Bourbons et la Sainte-Alliance. En 1824, abandonnant le fusil pour la plume, il fonda le journal qui devint le plus remarquable de son temps pour sa tenue morale et intellectuelle, Le Globe. Celui-ci exaltait l’individualisme contre le retour du système « théologique-féodal », popularisait l’économie poli­tique, militait pour une monarchie constitutionnelle et l’abaissement du cens. La liberté était son mot de ralliement. Le Globe était installé au troisième étage de l’ancien hôtel de Gesvre entre la rue Monsigny et le passage Choiseul. Le hasard voulut qu’à l’étage inférieur s’installât L’Organisateur, organe du mouvement saint-simonien. Le saint-simonisme était alors en pleine mutation sous l’influence de Bazard et Enfantin. D’une part, à partir de 1829, l’industrialisme oecuménique de Saint-Simon est remis en cause en raison de l’« exploitation de l’homme par l’homme» : par la « disposition des instruments de travail », affirment les saint-simoniens, le propriétaire exploite l’ouvrier en sorte que l’égalité tant vantée n’est qu’une « ironie cruelle» (cf Exposition de la doctrine de Saint-Simon, 1924). Le remède est dans l’abolition de l’héritage et la remise des forces productives entre les mains de l’État qui, par l’intermédiaire des prêtres, en confiera la gestion aux plus capables. À la technocratie anarchi­sante de Saint-Simon succède donc une théocratie centralisée 2. D’un étage à l’autre de l’hôtel de Gesvre, Le Globe libéral polémique avec Le Producteur saint-simonien. Les seconds traitent les globistes d’individualistes et les globistes traitent les saint-simoniens d’Égyptiens. Cela, jusqu’en 1830. Leroux a été immédiatement déçu par 1830. Sans doute aurait-il en réa­lité voulu la République. La face grimaçante du libéralisme orléaniste lui apparut d’emblée. D’abord, le nouveau régime resta étroitement censitaire, puis devint franchement autoritaire à partir de 1834. Socialement, les premiers épisodes d’une lutte de classe ouverte et violente éclatèrent à Lyon en 1831 et 1834. Il nous semble éclairant de dire, dans les termes de René Girard [1961], que, s’étant débarrassés de l’obstacle de quelques-uns (le roi et les nobles), les hommes de 1830 découvrent la concurrence de tous. « On voit, écrit Tocqueville (1840, p.192], les hommes changer continuel­lement de route de peur de manquer le plus court chemin qui doit les conduire au bonheur. » « Liberté de Juillet ! femme au buste divin et dont le corps finit en queue », déplore Gérard de Nerval le 14 mars 1831. Les saint-simoniens avaient donc raison de prêcher l’association contre l’individualisme et d’opposer au spectacle de la société critique le vœu d’une nouvelle société organique.

Leroux vend donc Le Globe aux saint-simoniens et se convertit lui-même à la religion nouvelle. Son enthousiasme ne fait pas de doute pendant plusieurs mois – jusqu’à l’été 1831. En novembre, un an exactement après son adhésion, Leroux claque la porte, vacciné une lois pour toutes contre le culte de la personnalité (celle de Prosper Enfan­tin), l’hégémonie revendiquée par une caste d’intellocrates et la planifica­tion de la production, des esprits et des cœurs. Il a trente-quatre ans et accède a sa pleine maturité politique. Il écrit « La société n’a pas directement pour but le gouvernement de l’individu et tous les socialistes : théocrates ou autres, qui ont imaginé de changer la vie en un mécanisme où l’individu serait fatalement gouverné et conduit, ont erré de la façon la plus capitale. »

[Anthologie, p. 226]. Ailleurs : « Le socialisme absolu, que plusieurs penseurs de nos jours essaient de remettre en honneur et qu’ils opposent à la liberté absolue, n’est ni moins abominable ni moins absurde que l’individualisme absolu dont nous venons de voir les abominables effets. […] Qu’il soit maudit et rejeté pour toujours. » [p.222-223]. Felix culpa donc que l’en­gagement saint-simonien de Leroux en 1831. Il y a appris en négatif le péril centralisateur et dirigiste, et en positif la critique de l’économie politique.

Leroux anticipe d’une bonne douzaine d’années sur bien des analyses de Marx et nous semble le devancer largement sur plusieurs points décisifs qui ne sont pas seulement chronologiques. Engels se trompe, ou nous trompe, dans sa préface au Manifeste de 1848 lorsqu’il affirme que l’explication de l’histoire par la lutte des classes est la « propriété unique et exclusive de Marx ». En 1832, Leroux, constatant que la représentation nationale était réservée, selon le principe censitaire, à quelques milliers de privilégiés, mili­tait en faveur d’une « représentation spéciale » pour les prolétaires. « On nous a objecté que c’était créer une division dans la société. Ce n’est pas la créer, c’est la reconnaître. » [p.130]. Leroux entreprend à partir de 1831 de mettre en évidence « l’exploitation de l’homme par l’homme » [p. 131] ou plus exactement la « lutte des prolétaires contre la bourgeoisie, c’est-à-dire de ceux qui ne possèdent pas les moyens de travail contre ceux qui les pos­sèdent » [p.175]. Nous citons ces mots pour rappeler que la critique de l’économie politique qui passe communément et paresseusement pour une idée marxiste faisait en réalité partie, jusque dans ses expressions rituelles, de la vulgate des républicains, des saint-simoniens et des socialistes, à une époque où Marx était encore un enfant. (voire article de Jules Leroux dès 1835 sur L’économie politique en L’Encyclopédie nouvelle : ndlr )

Les deux textes clés de Pierre Leroux sur l’économie politique sont De la philosophie et du christianisme (1832) et Le Carrosse de M. Aguado (1847). « Libérale en apparence », l’économie politique est « meurtrière en réalité », dit le premier. C’est le travail bien plus que la propriété qui pro­duit la richesse. Loin d’être un droit absolu, la propriété est « un fait histo­rique muable » [p.76]. C’est la propriété qui se fonde sur la société et non l’inverse [p.355]. Les prolétaires, montre encore Leroux, ne disposent que du minimum pour reproduire leur existence physique, le surplus constituant une « dîme » [p.112 et 383] réservée au propriétaire des instruments de travail. Dans ces conditions, la production est limitée par la consommation d’une minorité d’hommes. Seule la libération du désir et des besoins des prolétaires permettrait de sortir du labyrinthe de l’économie politique et du malthusianisme. La notion d’indivisibilité est essentielle dans Le Carrosse : « Toute production est indivise » [p.354], puisqu’elle suppose des matières premières, des techniques et un appareil juridique qui constituent le patri­moine commun de la nation. « Est-ce que Dédale n’a pas inventé la scie pour tout le monde?» [ibid.]. C’est donc le peuple dans son indivisibilité qui produit tout. Cela permet à Leroux d’affirmer que les capitalistes sont dans le fond des « fonctionnaires » [p.351], mais qui ont confisqué à leur seul profit l’outillage de l’humanité.

Conséquence : Leroux est de ceux qui en 1848 réclament que soit donné « collectivement à tous, dans chaque corps de métier, l’instrument de tra­vail qui produit le bien-être» [p.479]. Il se déclare hostile à la « proprié­tarisation » des richesses du sous-sol, des chemins de fer, des charges de notaires, avoués, agents de change, commissaires-priseurs et huissiers [p.460], et objecte à Proudhon, qui n’est au fond qu’« un libéral déguisé » [p.458 et 469], que « la socialisation des moyens de travail au profit de tous » fait partie « des principes élémentaires du socialisme » [p.459]. Les propriétés parasitaires ne doivent pas être « saisies et partagées », mais « rachetées » [p.459 et 461].

La pauvreté est la vraie cause du drame de Juin [p. 429-430]. Leroux s’était fait une spécialité de l’analyse du paupérisme en 1840 (De la plou­tocratie). Il y revient sans cesse à la tribune de l’Assemblée en 48. Huit millions seulement de Français mangent de la viande pourtant les autres aussi ont un estomac [p.428]. Priorité doit être donnée à la consommation pour sortir de la crise et remettre en mouvement le cycle consommation-­production-circulation. « Louis Blanc s’est trompé en ne s’occupant que des ouvriers des villes et en négligeant l’agriculture » [p. 429]. C’est vers l’agriculture, par le défrichement et la fertilisation des sols, que l’effort répu­blicain et les ateliers nationaux doivent s’orienter et non vers des travaux improductifs. Leroux l’a répété avant et après Juin [p.427 sq.].Seulement Leroux affirmait dans le même temps qu’avec le commu­nisme, le remède serait pire que le mal. Avec un tel système, « l’individu devient uniquement fonctionnaire ; il est enrégimenté, il a une doctrine offi­cielle à croire et l’inquisition à sa porte. L’homme n’est plus un être libre et spontané, c’est un instrument qui obéit malgré lui ou qui, fasciné, répond mécaniquement à l’action sociale comme l’ombre suit le corps » [p.160]. Comme on le voit, Leroux a prédit les deux formes du totalitarisme moderne selon qu’il fascine des masses consentantes ou qu’il exerce sur elles un grossier despotisme. Il est inutile de chercher désormais une quel­conque partialité chez Leroux : après avoir été unilatéralement libéral de 1822 à 1830, puis unilatéralement organiciste en 1831, la problématique de toute sa vie est désormais bifocale elle consiste à montrer que l’homme moderne est affronté « au difficile mais non insoluble problème de l’accord de la liberté avec l’association » (ou avec l’égalité) [p.14]. Poser correctement le « difficile problème » fut en somme l’œuvre du « jeune Leroux ». Tenter de le résoudre sera l’œuvre de la maturité.

Une importante conséquence de la nouvelle vision de Leroux mérite d’être soulignée. En janvier 1832, Leroux déclarait à l’ordre du jour « grande question du prolétariat » [p. 119], mais en insistant sur un point essen­tiel à ses yeux : qu’on ne sépare jamais « l’instrument législatif » et le « but social ». Leroux connaissait bien « la grande ironie » [p.254] de la société qui proclame les hommes égaux en droit, mais tolère et entretient « la plus infâme inégalité » ; mais il n’en conclut pas que les droits de l’homme ne sont qu’un chiffon de papier. Il se soucia au contraire autant de représenta­tion parlementaire et de constitutionnalité que d’égalité socio-économique. On sait que le draine de juin 1848 et tout le bolchevisme sont issus de la séparation entre le souci du droit et le souci du fait en matière d’égalité. Leroux, sur ce point encore, possède une vision binoculaire qui le place dès le début des années 1830 très en avant des positions unilatérales que prendront dans les années 1840 Tocqueville (en faveur du droit seul) et Marx (en faveur du fait seul – cf La Question juive). « Ce n’est pas le présent en lui-même qu’il faut voir ; c’est le présent par rapport au passé et par rap­port à l’avenir. Car le droit proclamé et non réalisé est supérieur à l’usage qui n’était pas revêtu du droit » [p. 258].Le premier mérite de Leroux est d’avoir su ajouter à la critique de l’économie politique une critique du totalitarisme avant la lettre. Il forgea presque de toute pièce le mot socialisme pour désigner l’autoritarisme, l’im­passe faite sur le politique, la constitutionnalité et les droits de l’homme, impasse qui caractérise l’enfantinisme avant de constituer la contribution involontaire sans doute, mais bien réelle du marxisme à la terreur. On voit combien les étiquettes scientifique et utopique appliquées au socialisme sont injustes et à revoir. Leroux n’était ni utopiste, ni scientifique. Il a en particulier repoussé trois héritages que Marx a couvés et nourris pour l’avenir: l’hé­ritage babouviste de la dictature du prolétariat, l’héritage comtien de la maî­trise scientifique de l’histoire et le mépris enfantinien du droit et du politique au profit du tout économique.http://ladecroissance.xyz/2010/08/08/pierre-leroux-et-le-socialisme-associatif-de-1830-a-1848/

Sur Pierre Leroux

« Le courant venu de Leroux à Jaurès a été occulté par l’hégémonie de l’idéologie marxiste « . En faisant cet aveu, le P.S. a escamoté la responsabilité de l’École Normale Supérieure. Ell…

http://www.journaldumauss.net/?Sur-Pierre-Leroux

PAULINE ROLAND, Femme socialiste féministe de l’Ecole de Boussac où elle enseigna avec Pierre Leroux et Georges Sand dans la création de l’Association des Professeur(e)s 1849

Programme d’éducation / Association fraternelle des instituteurs, institutrices et professeurs socialistes ; [réd. par G. Lefrançais, Pauline Roland, Perot]

Programme d’éducation / Association fraternelle des instituteurs, institutrices et professeurs socialistes ; [réd. par G. Lefrançais, Pauline Roland, Perot] — 1849 — livre

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109893c/f2.image

A L’ Association de Boussac, Marguerite Thibert, l’Action communiste, 1925 : Remarquable sur Pauline Roland 

Une apôtre socialiste de 1848 : Pauline Roland – Persée

Une apôtre socialiste, « de 1848 Pauline Roland « …

Elle allait, portant de l’un à l’autre « l’espérance ; c’était une espèce d’apôtre « que Dieu, sur cette terre où nous gémissons tous

https://www.persee.fr/doc/r1848_1155-8806_1925_num_22_110_1036

Une apôtre socialiste de 1848: Pauline Rolland (suite et fin) – Persée

TU es une apôtre socialiste de 1848 Pauline Roland (suite et fin) En 1847, la vie de Pauline Roland entre pour ainsi dire dans sa partie historique. Si nous n’avons jamais rencontré dans aucun livre …

https://www.persee.fr/doc/r1848_1155-8806_1925_num_22_111_1039

Une apôtre socialiste de 1848: Pauline Rolland (suite et fin) – Persée

TU es une apôtre socialiste de 1848 Pauline Roland (suite et fin) En 1847, la vie de Pauline Roland entre pour ainsi dire dans sa partie historique. Si nous n’avons jamais rencontré dans aucun livre …

https://www.persee.fr/doc/r1848_1155-8806_1925_num_22_111_1039

Du Berry au Limousin : George Sand, Pierre Leroux, Victor Borie, Grégoire Champseix, Pauline Roland et les autres… (1830-1851)

Claude Latta

https://books.openedition.org/pur/7806

LBSKC-CRIAEAU R3 : Ecole de Boussac 1848 ? Pauline Roland, Georges Sand et Pierre Leroux : EGALITE DROIT DES FEMMES : Egalité salariale & Ethique de la sexualité – LB SEYAM / CRIAEAU

Aussi ce billet pour mettre en Honneur Pauline Roland et Georges Sand, Pierre Leroux, mais aussi Kathy Michèle Carbone, Charlotte Lacoste, Hope Azeda, Adélaïde Mukantabana, Soraya Freire, Rosi …

http://seyam.over-blog.com/2020/03/lbskc-criaeau-r3-ecole-de-boussac-1848-pauline-roland-georges-sand-et-pierre-leroux-egalite-droit-des-femmes-egalite-salariale-ethiq

Consultez Criaeau.org : https://criaeau.org/de-pierre-leroux-au-criaeau-en-2020-matrice-de-reparations-et-applications-politiques-en-educations-arts-performes/

De Pierre Leroux au Criaeau en 2020 : Matrice de Réparations et applications politiques en Educations-Arts performés…

Historique du Criaeau 2008-2020 actualisé Esther 21 Rwanda au Festival Ubumuntu -Films performance 28 août 2020

https://criaeau.org/de-pierre-leroux-au-criaeau-en-2020-matrice-de-reparations-et-application

Publié par BEAUFILS Laurent

Consultez le site Criaeau.org : https://criaeau.org/abukakivi-boussac-echange-epistolaire-france-rwanda-2008/

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer